Afin de promouvoir les gaz renouvelables comme le biogaz ou le gaz produit par des installations power-to-gas, il faut créer à terme un grand nombre de points d’injection supplémentaires dans le réseau gazier, avec pour conséquence potentielle que la qualité et la composition du gaz ne soient pas toujours égales. Un projet FOGA de l’entreprise MEMS AG et de la HES de Suisse orientale vise à mettre au point un tout nouveau senseur MEMS (système micro-électro-mécanique) pour assurer le contrôle de la qualité du gaz et servir d’élément de pilotage et de régulation. Le dispositif doit permettre de gérer et de surveiller plus facilement la production et l’injection décentralisée de gaz renouvelables, sans devoir faire appel à de coûteux appareils de mesure. Le projet est cofinancé par le fonds de recherche du canton d’Argovie.
Energyscope est un outil de calcul en ligne mis au point par l’EPFL. La plateforme propose des simulations complètes de transition pour le tournant énergétique de la Suisse. Le calculateur s’appuie sur les scénarios présentés dans les perspectives énergétiques de l’OFEN et permet de jouer librement sur les paramètres et les hypothèses du modèle.
Le but du projet est d’élargir le focus d’Energyscope pour couvrir l’ensemble de l’infrastructure réseau du secteur de l’énergie d’ici à l’été 2022, en faisant appel à plusieurs instituts de l’EPFL et à la plateforme de formation Iconomix de la Banque nationale suisse. Vu le haut degré de complexité du système de paramétrage du réseau qu’il faut mettre au point, la mission requiert un travail considérable pour que la performance du calculateur ne soit pas ralentie. Outre le réseau électrique, l’EPFL veut modéliser les réseaux de chaleur et de froid ainsi que les flux de déchets, qui gagnent constamment en importance dans un système énergétique toujours plus décentralisé. Le projet est cofinancé par l’OFEN et le canton de Vaud.
La société K3 Immobilien AG et le distributeur werke versorgung wallisellen ag ont mis en service la façade solaire la plus performante d’Europe. Cette installation est associée à une centrale de cogénération alimentée au biogaz pour assurer autant que possible l’autarcie électrique du nouveau centre commercial de Wallisellen (ZH). Il s’agit là d’une réalisation phare, qui montre la voie à suivre pour maîtriser le virage énergétique en Suisse. Le projet bénéficie du suivi scientifique de l’EMPA.
L’industrie gazière suisse s’est fixé comme premier pas vers la décarbonisation du réseau gazier de porter la part des gaz renouvelables à 30 % du segment gaz du marché du chauffage pour les ménages d’ici à 2030. Si le potentiel de production de gaz renouvelables n’est de loin pas épuisé en Suisse, il reste toutefois limité. Dans ce contexte, le projet IMPEGA (import of electricity-based gas) a pu être achevé avec succès en 2020.
L’hydrogène fait partie des thèmes prioritaires du secteur gazier pour mettre en place un approvisionnement en gaz climatiquement neutre à long terme. Un projet conduit par la HES de Suisse orientale, le Centre de recherches énergétiques et municipales (CREM), le consultant swr+ et la SSIGE a été réalisé en 2020 sous la forme d’une étude préalable autour de l’hydrogène dans le réseau de distribution.
Toujours en 2020, un autre projet a été consacré au thème de l’hydrogène dans les bâtiments. On dispose déjà de résultats de quelques projets de recherche et de tests en conditions réelles en Europe. Cependant, de nombreux aspects doivent encore être clarifiés. Il s’agit des normes, des directives techniques ou encore de la sécurité dans les immeubles d’habitation avec une adjonction de 10 à 20 % d’hydrogène.
En s’appuyant sur une analyse des publications dans le domaine et sur l’éclairage d’un expert en protection incendie, la société Envenion GmBH et la SSIGE ont lancé les réflexions qui devraient permettre de déterminer les mesures à prendre par la branche pour une exploitation sûre de l’hydrogène sur le marché thermique pour les immeubles d’habitation et l’artisanat. L’étude livre une bonne base pour établir la faisabilité technique du recours à l’hydrogène sur le marché de la chaleur et apprécier les conséquences sur le cadre réglementaire. Deux options principales peuvent entrer en considération : installation directe dans le bâtiment (maisons individuelles et immeubles) ou solutions par quartiers équipés d’une centrale énergétique alimentée à l’hydrogène.
Le projet FOGA relatif à l’optimisation du concept énergétique des bâtiments en tenant compte de l’impact environnemental et du couplage des secteurs a été approuvé en 2021.
La stratégie énergétique de la Suisse vise à encourager l’utilisation des énergies renouvelables. Le secteur du bâtiment, qui pèse lourd dans la consommation énergétique, joue dans ce contexte un rôle essentiel. Il convient donc de mettre au point des concepts énergétiques qui tiennent compte de l’impact environnemental du courant, à commencer par l’empreinte CO2, et accroissent l’utilisation d’énergies renouvelables dans le secteur du bâtiment. Le cœur du nouveau projet FOGA consiste à trouver les modalités qui permettront de minimiser les coûts et l’impact environnemental grâce à des systèmes multiénergies décentralisés pour des groupes de bâtiments. À ce jour, l’intégration d’appareils qui s’appuient sur les gaz renouvelables n’a pas encore été suffisamment prise en compte.
Le projet comprend plusieurs volets, qui examinent en profondeur les avantages de l’intégration des gaz renouvelables dans les communautés énergétiques. Les résultats permettront de mettre en évidence et de quantifier l’apport des gaz renouvelables pour le tournant énergétique en Suisse.
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