L’Industrie gazière se prépare déjà à l’hiver prochain
Zurigo, 01.02.2023
Jusqu’ici, il n’y a pas eu de pénurie de gaz. La situation de l’approvisionnement en gaz s’est détendue sous l’effet de deux facteurs, le taux élevé de remplissage des stockages européens d’une part, et les températures clémentes de ces dernières semaines d’autre part. Additionnée aux efforts d’économie, cette évolution a induit une baisse significative de la consommation de gaz, tant en Europe qu’en Suisse. «La situation s’est certes détendue, mais la vigilance reste de mise», avertit Daniela Decurtins, directrice de l’Association Suisse de l’Industrie Gazière (ASIG). La sécurité de l’approvisionnement en gaz pose un nouveau défi de taille pour l’hiver 2023/24. En effet, il est fort probable que la Russie ne livre plus de gaz à l’Europe ce printemps et cet été. L’année dernière, d’abondantes quantités de gaz étaient encore disponibles pour remplir les stockages. De plus, il faut s’attendre à ce que l’évolution conjoncturelle de l’Asie et tout particulièrement de la Chine entraîne la demande de gaz à la hausse, ce qui pourrait assécher l’offre en gaz naturel liquéfié en Europe.
Le Conseil fédéral a prorogé d’une année l’ordonnance permettant à l’Industrie gazière suisse d’opérer des achats groupés pour constituer une réserve hivernale. Une taskforce regroupant des représentants de l’Industrie gazière et des autorités fédérales prépare depuis quelque temps déjà les structures et les mesures nécessaires. «La décision du Conseil fédéral permet désormais de travailler à la consolidation de l’approvisionnement pour l’hiver prochain», précise Daniela Decurtins. Les gestionnaires de réseau de distribution ont pour mission d’assurer une fois de plus l’approvisionnement hivernal. Ils doivent donc stocker 15 % (soit environ 6 TWh) de la consommation annuelle suisse (35 TWh) dans des stockages à l’étranger. L’ordonnance précise que les coûts inhérents à ces préparatifs peuvent être couverts de manière non discriminatoire via les tarifs d’utilisation du réseau, ce que la branche salue.
Il faut néanmoins tenir compte d’un paramètre critique: encore faut-il que le gaz acheté par l’Industrie gazière suisse puisse être acheminé jusqu’en Suisse en cas de crise. «L’Industrie gazière suisse en appelle à la conclusion aussi rapide que possible d’un accord entre la Suisse, l’Allemagne et l’Italie. Il est essentiel que la Confédération poursuive et intensifie les négociations avec ces Etats», souligne Daniela Decurtins. A cet égard, une grande importance revient aux accords techniques portant sur les modalités d’échange à propos des dépendances réciproques et de la transmission des informations en primeur.
Renseignements:
Thomas Hegglin, porte-parole ASIG, 044 288 32 62, thomas.hegglin@gazenergie.ch
Zurich, 1er février 2023