Nouvelles de l’ASIG - Février 2023

Le public, tout comme les médias, nous demandent souvent si un retour à la normale se dessine pour les prix du gaz. En effet, les prix sur les marchés européens d’approvisionnement en gaz ont certes accusé une forte baisse au cours de ces dernières semaines, mais ils restent en moyenne à un niveau encore trois fois plus élevé que celui d’avant la crise (printemps/été 2021). Nombreux sont les distributeurs qui ont puisé dans leurs réserves pour amortir la hausse des prix. Le Surveillant des prix le confirme: les bénéfices réalisés n’ont rien d’exagéré. Il faut bien sûr tenir compte de la volatilité des prix, assez exacerbée pour le moment. La situation ne permet guère de prédire comment les prix vont évoluer durant les mois à venir pour les consommateurs finaux.

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L’approvisionnement en gaz pose en défi de taille pour l’hiver 2023/24. Le Conseil fédéral a prorogé d’une année la validité de l’ordonnance pour la création d’une réserve de gaz hivernal, en vigueur depuis mai 2022. L’Industrie gazière peut donc à nouveau opérer des achats groupés pour constituer une telle réserve en prévision de l’hiver prochain.

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L’ASIG a calculé avec l’appui de TEP Energy les coûts référentiels des différents types de chauffage sur la base d’exemples réels. Ces données ont été validées par le Groupement professionnel suisse pour les pompes à chaleur et la faîtière Energie-bois Suisse.

Il existe en Suisse plusieurs calculateurs à différents niveaux de complexité pour comparer les coûts de chauffage. Par ailleurs, plusieurs lois cantonales de l’énergie n’autorisent plus l’installation de chauffages à énergie fossile, sauf dans les cas où leur coût s’avère nettement inférieur à celui des chauffages à énergie renouvelable. La comparaison des coûts d’investissement et d’exploitation des différents systèmes de chauffage doit donc être transparente et crédible. S’emparant de cette problématique, l’ASIG a calculé avec l’appui de TEP Energy les coûts référentiels des différents types de chauffage sur la base d’exemples réels. Ces données ont été validées en concertation avec le Groupement professionnel suisse pour les pompes à chaleur et l’association faîtière Energie-bois Suisse. Les nouvelles valeurs référentielles ont été reprises par la Haute école spécialisée de Lucerne (HSLU) pour mettre à jour et affiner son calculateur excel des coûts de chauffage, disponible gratuitement sur demande auprès de la HSLU. Le rapport de TEP Energy, qui inclut également les calculs de rentabilité des systèmes bivalents est disponible sur l’extranet de l’ASIG.

• HSLU
• Extranet de l’ASIG vers le rapport de TEP Engergy

La mise en place du dispositif d’intervention en cas de pénurie de gaz va bon train. De nombreuses questions concernant les mesures souveraines de la Confédération ont été tirées au clair jusque dans les détails. L’ASIG a organisé en janvier un séminaire de répétition concernant l’application des mesures fédérales et les procédures administratives afférentes.

Le Conseil fédéral envisage de modifier plusieurs ordonnances relatives au secteur énergétique, notamment en inscrivant explicitement l’hydrogène dans l’ordonnance sur les installations de transport par conduites. L’ASIG salue l’intégration de l’hydrogène au cadre légal dans le but de consacrer son rôle essentiel dans le système énergétique de demain et son apport en faveur des objectifs climatiques. Toutefois, le projet de révision n’est pas encore à la hauteur de cet objectif, ce que l’ASIG a exposé dans son avis de réponse.

L’Office fédéral de l’énergie (OFEN) a mis en ligne le Dashboard de l’énergie suisse. Ce tableau de bord réunit les principaux indicateurs de l’approvisionnement énergétique en Suisse. Il permet de suivre l’évolution de l’approvisionnement en gaz (importations nettes, niveau des stockages européens, évolution des prix). Il indique aussi les objectifs d’économie et la courbe de température, essentielle pour la consommation de gaz. L’OFEN collabore étroitement avec l’Industrie gazière pour peaufiner encore la qualité des données.

Le séminaire des dirigeants de Suisse romande s’est tenu à Glion début février. Sa thématique était centrée sur les modalités nécessaires à la mise en place d’un approvisionnement énergétique fiable, économique et climatiquement neutre. Une table ronde de parlementaires issus de différents partis a été l’occasion d’entendre les différentes voix politiques par rapport aux défis et aux conflits d’intérêt liés à cet objectif. Parmi les orateurs invités, on relèvera tout particulièrement la présence de Jean-Marc Leroy, président de la faîtière France Gaz, de même que Cristina Gaggini, directrice romande de Economiesuisse. Fidèle à sa tradition, le Séminaire de Glion a offert aux participants un cadre propice aux échanges d’information et au réseautage professionnel.

Jamais encore à ce jour, l’Industrie gazière suisse n’avait joué un rôle aussi crucial pour l’économie du pays, ni le Conseil fédéral ne s’était autant préoccupé de la branche gazière. Si le gaz semblait être une énergie en voie de disparition voici à peine une année, son rôle d’énergie relais n’est désormais plus contesté, du moins pour l’économie. Mais jusqu’à quand durera ce regain d’attention? A quoi la branche gazière doit-elle s’attendre? Le conseiller aux Etats Martin Schmid, président de l’ASIG, a saisi l’occasion du 25e webtalk anniversaire pour partager avec les membres de l’ASIG ses analyses sur les tendances actuelles, en expliquant les mécanismes de la politique fédérale.

Les attentats à l’explosif perpétrés contre le Nord Stream 1 ont mis en évidence la fragilité des infrastructures d’approvisionnement, en particulier dans le secteur du gaz. Quels sont les risques et quelles sont les mesures de protection les plus adéquates? Bernhard M. Hämmerli, professeur à la Haute Ecole de Lucerne et responsable de la filière Information & Cyber Security, a présenté les différents aspects de cette problématique lors d’un webtalk, qui s’est terminé par une ronde de questions.

TES (Tree Energy Solutions), qui a déjà mis en service le premier terminal méthanier à Wilhelmshaven (Allemagne), se prépare à inaugurer une deuxième installation. C’est un jalon important pour la création d’un pôle énergie verte à Wilhelmshaven. A partir de 2026, ces infrastructures permettront d’importer de l’énergie verte sous forme de méthane de synthèse. Ce gaz peut être converti en hydrogène ou livré au client final sous forme liquéfiée. Le projet prévoit également la construction d’un réseau de transport par conduites dédié au CO₂. Ce réseau, auquel la Suisse sera également raccordée, permettra de créer un gigantesque système en circuit fermé pour décarboniser l’approvisionnement énergétique. Le webtalk a été l’occasion pour Jens Schmidt, Chief Technology Officer chez TES, de présenter les plans de ce vaste projet et s’est terminé par une ronde de questions.

La Haute école spécialisée de Suisse orientale (OST), à Rapperswil-Jona SG, a développé avec le concours de l’EPFL, à Lausanne, une installation power-to-gas dans le cadre du projet de recherche européen HEPP (High Efficiency Power-to-Methane-Pilot). Ce projet cible l’amélioration du rendement de la technologie power-to-gas – un défi réussi pour les deux équipes, qui ont amélioré le taux de rendement de leur installation pilote de 50 à 70%. Cela revient à dire qu’il est possible de stocker jusqu’à 70% de l’électricité renouvelable investie dans la synthèse du méthane. Le projet, soutenu par l’Industrie gazière suisse, constitue un jalon essentiel vers la production industrielle de méthane climatiquement neutre.

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Le CA de l’ASIG a validé le projet FOGA «Deep Blue Hydrogen». Ce projet a pour but d’analyser le potentiel de la biomasse lacustre au niveau national, et sa valorisation sous forme d’hydrogène ou de biométhane.

La biomasse des macrophytes présents dans les lacs suisses constitue un potentiel non négligeable. Cette biomasse comprend tous les végétaux d’ordre supérieur et d’ordre inférieur qui se développent en milieu aqueux. Les macrophytes englobent par conséquent les fougères, les plantes à fleurs, les mousses, les characées, de même les chlorophycées.

Viteos a lancé un projet concert d’utilisation de la biomasse lacustre en collaboration avec l’entreprise Clean Carbon Conversion AG. Le but est de produire et de stocker de l’énergie tout en favorisant la biodiversité et en réduisant les émissions de CO2. Le projet vise à déterminer le potentiel énergétique de la biomasse à l’échelon national, compte tenu du fait que les macrophytes sont systématiquement collectés pour libérer l’accès aux installations portuaires et aux zones de baignade. Le projet prévoit également la possibilité de développer la culture de macrophytes en aquaferme de grande taille afin d’accroître le potentiel de production énergétique. Les macrophytes sont d’abord récoltés et séchés, puis gazéifiés dans un digesteur industriel pour produire de l’hydrogène ou du biométhane. Ce projet propose non seulement de produire des gaz renouvelables à partir de la biomasse lacustre, mais s’inscrit également dans un effort de dynamisation en faveur de la biodiversité lacustre et des ressources de la pêche.

Le CA de l’ASIG a également donné le feu vert au projet FOGA intitulé «NOSES 5to6». Ce projet a pour but de valider la faisabilité technique d’un nouveau modèle de petit digesteur peu onéreux et simple à utiliser, destiné au secteur agricole.

La maison Laborex cherche depuis plusieurs années à améliorer le rendement de la production de biométhane en prétraitant la biomasse. Elle poursuit ce projet en collaboration avec la Haute école spécialisée du Tessin (SUPSI) et la Haute école spécialisée de Zurich (ZHAW). Le projet cible les exploitations agricoles de petite taille. Le premier projet «MOSTCH4» s’est déjà terminé avec succès. L’objectif était de déterminer la meilleure méthode de prétraitement des engrais de ferme pour augmenter la production de biogaz. Le projet NOSES («No Stirred and Enriched Surface reactor) s’inscrit dans le droit fil du projet MOSTCH4. Il vise à démontrer qu’il est possible de réaliser un système de digesteur simple et peu onéreux. Le projet se déroulera à l’Ecole cantonale d’agriculture Mezzana (TI), qui dispose d’une étable didactique.

Le projet phare de Innosuisse Decirra a réuni différents acteurs issus du monde scientifique, industriel, gazier et administratif autour de la question d’un futur réseau de transport et de stockage dédié au CO₂. L’ASIG participe à ces travaux de réflexion.

Différentes manifestations ont fourni à l’ASIG l’occasion de donner son appréciation sur la situation actuelle en matière de sécurité d’approvisionnement et d’exposer les mesures prises par l’industrie gazière pour faire face à une éventuelle pénurie de gaz.

Daniela Decurtins, directrice de l’ASIG, a notamment répondu aux questions des chefs des états-majors cantonaux de crise lors d’une présentation à la caserne de Berne consacrée à l’évolution actuelle de l’approvisionnement et aux mesures provisionnelles de la branche gazière. Au Technopark de Winterthur, elle a présenté le baromètre H2 devant une large audience, qui s’est montrée très intéressée. En sa qualité de membre du jury, elle a remis début janvier le très convoité Watt d’Or aux responsables de la centrale power-to-gas de Limeco, dans le cadre de l’Apéro du nouvel an de l’Office fédéral de l’énergie.

Sustainable Aviation Fuels: enjeux et défis, lundi 20 mars, 18h, Zunfthaus zur Zimmerleuten, Zurich

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